Intervention de Pierre Sigonney

Réunion du 17 juillet 2013 à 9h30
Commission des affaires économiques

Pierre Sigonney, chef économiste chez Total :

Absolument. Quand les représentants de l'entreprise américaine Halliburton présentent les produits qu'ils utilisent pour la fracturation, ils sont toujours munis d'un gobelet pour les boire. Cela pour dire que la contamination des nappes phréatiques peut se produire seulement au moment où l'eau qui a été injectée revient à la surface du sol sans avoir été traitée. Mais ce ne sont pas là les bonnes pratiques usuelles de production du gaz de schiste. Un film circule dans lequel quelqu'un met le feu à de l'eau qui sort du robinet. S'il s'agit bien d'eau issue de la nappe phréatique, il faut savoir qu'un certain nombre de ces nappes contiennent du méthane résultant de la dégradation des matières naturelles dans l'eau. Ce genre de réaction peut se produire si l'on n'applique pas un traitement pour éliminer ce méthane, mais il est absolument faux que la contamination de l'eau présentée dans ce film était liée au gaz de schiste. Ce qui est clair, c'est que la plus faible concentration du gaz de schiste impose, par rapport au gaz conventionnel, le forage de puits en nombre beaucoup plus important et des contraintes sans doute plus fortes au regard de l'utilisation du terrain. Dans le système américain, les propriétaires du terrain étant aussi propriétaires du sous-sol, ils ont une incitation très forte au développement de leurs ressources minières, ce qui n'est pas le cas en France où les propriétaires ne sont pas intéressés aux revenus du sous-sol.

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