Intervention de Alain Gest

Séance en hémicycle du 26 juin 2013 à 15h00
Projet de fermeture de l'usine goodyear d'amiens-nord — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Gest :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission des affaires économiques, mes chers collègues, l'annonce faite le 31 janvier 2013 lors du comité central d'entreprise par la direction de Goodyear Dunlop Tires France de procéder à la fermeture de son usine d'Amiens-Nord a plongé le département de la Somme et la ville d'Amiens dans un véritable désarroi.

En effet, les usines de pneumatiques implantées à Amiens depuis le début des années soixante sont, pour la ville, emblématiques de son potentiel industriel. Aujourd'hui, ce projet de fermeture constitue un véritable drame économique et social. Ce ne sont pas moins de 1 173 salariés qui vont perdre leur emploi et ainsi se retrouver, avec leurs familles, plongés dans une situation de profonde détresse.

Il faut ajouter à cela les conséquences économiques de cette fermeture. Le réseau de sous-traitants sera durement impacté et la pérennité de son activité est sans doute menacée. Avec cette fermeture, c'est donc l'économie de tout un territoire qui est fragilisée. Enfin, cela causera un grave préjudice pour les recettes fiscales de la ville, dans un contexte budgétaire déjà difficile.

Les difficultés ne datent pas d'aujourd'hui : la décision de fermer l'usine n'est que le douloureux épilogue d'un conflit entre la direction et le syndicat majoritaire de l'entreprise, qui dure depuis plus de cinq ans. À l'origine de ces difficultés se trouve le refus d'une nouvelle organisation du travail en quatre-huit, qui était jugée plus compétitive par les dirigeants et dont la mise en oeuvre était demandée en contrepartie d'investissements sur le site et de garanties pour le maintien de l'emploi à Amiens.

Après l'annulation de plusieurs plans sociaux, les motivations économiques de la fermeture du site sont aujourd'hui une fois de plus contestées. On évoque, cela vient d'être rappelé, une délocalisation inavouée.

C'est pourquoi notre collègue Pascale Boistard a pris l'initiative d'une proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête.

L'exposé des motifs de cette résolution ne nous a pas paru répondre à l'impératif de neutralité avec lequel il est souhaitable d'aborder ces travaux parlementaires.

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