Intervention de Thierry Lazaro

Séance en hémicycle du 19 juin 2013 à 15h00
Transparence de la vie publique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Lazaro :

Confronté au mensonge national sur l'évanescence fiscale d'un ministre du budget en exercice, François Hollande a annoncé une réforme qui permettrait « d'aller jusqu'au bout » en matière de transparence de la vie publique.

Il en est ressorti ce projet, qui vise davantage à masquer jusqu'au bout les problèmes de déshonneur du Parti socialiste et d'un de ses membres éminents qu'à renforcer la transparence de la vie publique.

Pour autant, comme dans toute profession, les malversations orchestrées par quelques-uns ne doivent pas jeter l'opprobre sur l'immense majorité des élus de gauche, de droite, du centre ou d'ailleurs, qui ont à coeur de servir nos concitoyens et qui le font avec un réel dévouement et en toute transparence.

Le discrédit dont souffre la classe politique provient des enrichissements indus et des mensonges réitérés de certains d'une part, de l'ignorance des suffrages de nos électeurs d'autre part. Je propose donc que soit institué et sanctionné le délit de parjure et que ne puisse se présenter à une élection toute personne qui aura menti dans une affaire pénale ou fiscale la concernant. Je propose également que soit inéligible toute personne qui se sera rendue coupable de concussion, corruption active ou passive, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, atteinte à la liberté d'accès et à l'égalité des candidats dans les marchés publics et les délégations de service public, ou soustraction et détournement de biens.

Adopter avec courage ces amendements contribuerait à restaurer la confiance de nos concitoyens envers leurs représentants.

En ce qui concerne l'ignorance des suffrages, dont souffrent nos électeurs, j'ai déposé une proposition de loi visant à améliorer la présentation des résultats électoraux, en tenant compte du nombre des électeurs inscrits. Il suffirait que les résultats proclamés fassent apparaître le nombre de voix recueillies par chacun des candidats et le pourcentage par rapport au nombre d'électeurs inscrits. D'une double lecture des résultats ainsi exprimés, il découlerait une plus grande humilité chez ceux qui oublient qu'en réalité, nous ne sommes pas élus par une majorité absolue, mais par la majorité d'une minorité. J'ai été moi-même élu l'année dernière à 55 % des voix, j'en tire une grande fierté, mais quand j'annonce publiquement que cela ne représente que 32 % du corps électoral, cela me ramène aux dures réalités de la politique. Je ne parle pas du Président de la République qui ne représente que 39 %.

C'est avec des principes simples comme ceux-là que nous retrouverons la confiance des Français, et non en légiférant à la va-vite pour remédier au cataclysme provoqué par le mensonge d'un ministre de la République, fût-il socialiste.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion