Intervention de Jacques Roudière

Réunion du 29 mai 2013 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jacques Roudière, contrôleur général des armées, ancien directeur des ressources humaines du ministère de la Défense :

Chaque fois que nous avons réalisé des restructurations – j'ai commencé à en faire dès 1996 avec le SGA –, nous avons décidé de prendre le temps nécessaire pour effectuer les reclassements et permettre à chacun de trouver une solution acceptable.

Si cette fermeture a été probablement prématurée, elle visait à donner à nos personnels le plus de visibilité possible et à leur offrir des solutions.

Mais quand on se donne du temps pour reclasser les personnels dans les meilleures conditions, on introduit des facteurs d'instabilité, car ceux-ci cherchent alors une solution pour eux-mêmes, le plus souvent en vue de rester sur place.

Lorsque nous avons senti que la mise en oeuvre de Louvois tardait, le cabinet du ministre a décidé de suspendre les reclassements, mais cela n'a pas empêché les personnels de continuer leurs recherches. Nous avons alors créé un système consistant à dire à 70 personnes sélectionnées qu'on leur promettait un poste, dont ils pourraient bénéficier lorsqu'on les autoriserait à quitter le CTAC. Cela a fonctionné, mais l'efficacité du dispositif a été limitée par le fait que les employeurs n'acceptaient pas de geler des postes, car ils avaient besoin de personnel pour conduire leurs réformes.

La fuite des compétences, qui a été très forte en 2010, s'est poursuivie : entre juin et septembre 2011, 39 experts ont quitté les CTAC. Je me souviens que le directeur des ressources humaines de l'armée de terre (DRHAT) allait dans les régiments chercher des militaires pour travailler dans ces centres, de même que des contractuels – qui n'avaient pas l'expertise requise.

Je rappelle que nous avons supprimé 8 000 postes civils et militaires par an et que pour un poste de civil de moins, il y avait quatre mobilités, le système reposant sur le volontariat. Dans ces conditions, il était difficile d'empêcher les personnels des CTAC de partir.

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