Intervention de Jean-Christophe Fromantin

Réunion du 28 février 2013 à 10h00
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Fromantin :

Il paraît en effet difficile d'appliquer le même dispositif à des parcours très différents, de celui du diplômé d'une grande école jusqu'à celui du jeune chômeur vivant dans une zone peu industrialisée. Il convient donc d'identifier cette diversité et de comprendre qu'il ne saurait exister de guichet unique pour tous ni de formules générales d'accompagnement systématique.

Il existe deux grandes familles de candidats : ceux qui ont un métier et doivent apprendre à gérer, ceux qui savent gérer et doivent apprendre un métier. Nos artisans passés à l'ère industrielle, notamment dans le secteur des salaisons, ont souvent éprouvé la difficulté d'intégrer à leur activité les méthodes de gestion, le changement de dimension de leur clientèle, les négociations avec la grande distribution.

Lorsqu'il s'agit d'apprendre la gestion et le développement « en marchant », de découvrir les techniques propres à un métier, on se heurte à des obstacles variés et on a donc besoin d'accompagnements différenciés.

Les échecs d'entreprise sont aujourd'hui trop lourdement pénalisés. S'il est normal d'éviter des aventures hasardeuses ou irresponsables, il faut aussi que le statut, notamment pénal, de l'entrepreneur n'empêche pas celui-ci, lorsqu'il est de bonne foi, de prendre les risques consubstantiels à l'économie de marché. Les modèles anglo-saxons sont beaucoup plus ouverts à cet égard. Un premier échec, surtout s'il est instructif, ne devrait pas s'opposer à ce que la même personne puisse tenter une deuxième fois sa chance, notamment auprès des financeurs.

Ce qu'on appelle le coworking, consistant à faire travailler de jeunes chefs d'entreprise dans une même salle commune, en open space, et non dans des petits bureaux cloisonnés comme ceux des pépinières d'entreprises, ne devrait-il pas être davantage encouragé ? Dans ma ville, 200 créateurs d'entreprise peuvent ainsi, dans un climat d'émulation, échanger des informations, s'entretenir mutuellement de leurs expériences et rencontrer des experts.

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