Intervention de Charles de La Verpillière

Réunion du 22 mai 2013 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de La Verpillière :

L'attitude de l'Algérie dans ce conflit est évidemment cruciale. L'attaque de la plateforme gazière a été déterminante dans l'engagement algérien, elle l'a légitimé aux yeux de la population et des élites de ce pays. A-t-on une idée plus précise de ce qui s'est passé ? D'où venaient les assaillants ? L'opération était-elle réfléchie et combinée avec celle qui fut dirigée contre Bamako ? S'agissait-il au contraire d'une erreur de leur part ?

Amiral Édouard Guillaud. Certains de nos matériels sont anciens et nécessitent davantage de maintenance, monsieur Labaune, mais nous sommes globalement satisfaits de l'usage que nous avons pu en faire, même si nous aimerions bien entendu disposer d'avions et de véhicules plus récents.

Nous avons dénombré plusieurs centaines de tués parmi les forces ennemies ; mais il faut y ajouter ceux que nous ne pouvons pas compter, car occasionnés par des bombardements aériens. Il est donc difficile de donner un chiffre précis. Selon des informations concordantes environ 3 000 djihadistes, appartenant pour l'essentiel aux trois grandes factions, étaient engagés dans les combats. Ansar Dine a pu compter jusqu'à 1 200 hommes, mais ils se sont vite dispersés. En tout état de cause, nos estimations sont très « conservatrices », c'est-à-dire volontairement pessimistes. Au reste, nous nous heurtons aux mêmes obstacles que tous les services de renseignement confrontés au terrorisme : comment être sûr qu'un homme qui vous héberge pour la nuit n'est pas un terroriste, d'autant qu'il peut agir sous la contrainte ? Je préfère, par précaution, les fourchettes basses : il en va d'abord de la vie de mes hommes.

L'opération menée à In Amenas n'a aucun rapport direct avec notre intervention. Et pour cause, cette opération, qui a rassemblé jusqu'à une centaine de combattants, avait été initiée début décembre à Gao. Elle est une initiative personnelle de son chef Mokhtar Belmokhtar, sans concertation avec AQMI.

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