Intervention de Philippe Gosselin

Réunion du 24 avril 2013 à 9h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

Voter un tel texte dans le contexte actuel reviendrait à agiter un chiffon rouge ! Certes, on ne peut que faire preuve de compréhension pour ceux qui luttent pour leur emploi, car il en va de leur dignité, mais, outre que l'amnistie est tombée en désuétude depuis 2002 et que son caractère de « pardon républicain » est discutable, adopter cette proposition de loi reviendrait à cautionner la violence à un moment où c'est le dialogue social qu'il faut privilégier. Je la refuse pour ma part d'où qu'elle vienne, et c'est ainsi que j'ai condamné les atteintes aux biens et aux personnes qui ont eu lieu en marge des manifestations de ces dernières semaines. D'autre part, je trouve parfaitement scandaleuse la distinction que vous établissez entre les voies de fait contre les forces de l'ordre, qui seraient inacceptables, et les voies de fait contre les patrons, qui seraient, elles, amnistiables.

Pour toutes ces raisons je me félicite du revirement du Gouvernement, tout en m'étonnant de cette volte-face sur un sujet aussi important. C'est sans doute ce qui explique la position alambiquée du groupe socialiste. Nous ne sommes pas aux frontières de l'illégalité, madame Chapdelaine, nous sommes en plein dedans ! Sinon, à quoi bon une amnistie d'ailleurs ? Cette navigation à vue du Gouvernement m'engage à poser la question que beaucoup se posent : y a-t-il un pilote dans l'avion ?

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