Intervention de Guillaume Larrivé

Séance en hémicycle du 28 mars 2013 à 9h30
Circonscription unique pour l'élection des représentants français au parlement européen — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Larrivé :

Madame la présidente, qui veillez jour et nuit sur les modes de scrutin locaux et européens (Sourires), monsieur le ministre, mes chers collègues, la proposition de loi présentée par le sénateur Yvon Collin et défendue ici avec éloquence par nos collègues Roger-Gérard Schwartzenberg et Alain Tourret, a l'intérêt de permettre à la représentation nationale de débattre du lien entre les Français et le Parlement européen.

Ce lien, nous devons le renforcer. Car, dans les trente dernières années, le Parlement européen a connu une véritable mutation : il est passé du statut de forum à celui d'institution et c'est désormais un véritable pouvoir. On perçoit son influence majeure lorsqu'il s'agit de voter le budget de l'Union européenne ou de procéder à la désignation du président de la Commission européenne : le Parlement européen compte alors autant, ou presque autant, que les gouvernements des États membres.

Influent, le Parlement européen n'est toutefois légitime que s'il est pleinement représentatif des peuples européens.

Est-ce aujourd'hui le cas ? Je n'en suis pas sûr.

La très forte abstention de nos compatriotes lors de l'élection des représentants français au Parlement européen est préoccupante : en 2009, moins de 41 % des électeurs inscrits ont voté aux élections européennes en France, soit une participation plus faible que dans la plupart des pays européens.

Cette relative indifférence de six Français sur dix à l'égard du Parlement européen me semble directement liée au scepticisme de nos concitoyens à l'endroit de l'Union européenne elle-même.

Une récente étude d'opinion, publiée en décembre dernier, est très éclairante à cet égard. Lorsqu'il s'agit de qualifier l'Union européenne, les Français, pour 46 % d'entre eux, la reconnaissent d'abord, de manière descriptive, comme une zone économique ; 39 % la voient comme une nécessité pour l'avenir des pays qui la composent ; et seulement 15 % la considèrent comme une opportunité pour développer la richesse et le bien-être des Européens. L'Union européenne n'est plus du tout perçue, hélas, comme un facteur de progrès économique et social.

Il faut regarder la réalité en face : un fossé s'est creusé entre les citoyens français et les institutions européennes. Ce fossé pourrait-il être comblé, demain, par la proposition de loi qui nous est soumise ?

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