Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 25 mars 2013 à 16h00
Réforme de la biologie médicale — Article 6, amendements 6 45 67

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé :

Je ferai plusieurs observations.

Tout d'abord, les titulaires d'un DES de biologie médicale sont loin d'être défavorisés dans leur accès à des emplois hospitalo-universitaires. Sur 240 internes de médecine et de pharmacie inscrits dans les DES de biologie médicale chaque année, 70 internes sont nommés à des postes hospitalo-universitaires ; on a donc 25 % d'une promotion qui accède à des postes de PU-PH, une proportion qu'on ne retrouve pas dans d'autres spécialités.

Ensuite, il n'est pas question d'instaurer des passe-droits permettant à certains spécialistes d'exercer une autre spécialité ou un métier qui n'est pas le leur au départ. Il s'agit simplement de reconnaître la diversité des métiers, ce qu'avait fait notre assemblée, contrairement à ce que vous dites, messieurs les députés de l'opposition, lors de l'examen de la proposition de loi de Mme Valérie Boyer et M. Jean-Luc Préel portant réforme de la biologie médicale, en janvier 2012. L'article 5 de ce texte comportait des dispositions identiques à celles qui vous sont proposées ce soir par voie d'amendement. Il est donc faux d'affirmer que de telles dispositions ont été chaque fois refusées.

J'ajouterai deux autres remarques.

Premièrement, cela a déjà été évoqué, la permanence des soins s'applique aussi à ces professionnels-là. Dans les CHU, une commission est chargée d'organiser la permanence des soins, qui s'effectue en général selon plusieurs étages, certains pour les biologistes généralistes et d'autres pour les biologistes plus spécialisés.

Deuxièmement, l'évolution de notre système de santé – non seulement au sein de l'hôpital mais aussi dans l'ensemble du monde médical – nous porte aujourd'hui à penser en termes de décloisonnement et de lien entre les professionnels, à réfléchir à la manière dont certains professionnels pourraient effectuer des tâches qui initialement ne pouvaient être réalisées que par d'autres professionnels aux niveaux de qualification très différents – médecins, infirmières, kinésithérapeutes. Au moment où nous réfléchissons à cette approche, je trouve un peu étonnant que, s'agissant des biologistes, on s'engage dans une démarche strictement opposée qui consisterait à ériger des murs infranchissables au nom de la formation initiale.

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