Intervention de Jean-Yves Le Déaut

Séance en hémicycle du 25 mars 2013 à 16h00
Réforme de la biologie médicale — Article 6, amendements 6 45 67

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut :

Tout comme Mme la ministre, je souhaite intervenir de façon dépassionnée sur ce sujet important, qui concerne la garantie des soins à tous les patients.

Pour confirmer les propos de Mme la ministre, le système que nous proposons aujourd'hui ne cherche pas à dévaloriser la formation de DES de biologie médicale. Cette formation en quatre ans demande une spécialisation en biochimie, en hématologie, en bactériologie, ainsi que dans une autre spécialité en fin de formation.

Cette formation est longue et compliquée. Si un biologiste médical souhaite ensuite aller à l'université, il devra en outre faire une thèse de science, dans quasiment tous les cas, car il devra se spécialiser – Jean-Sébastien Vialatte le sait – dans une discipline autre que les quatre qu'il aura étudiées lors de sa formation en biologie médicale.

On ne peut donc pas opposer une formation de spécialisation de haut niveau avec la biologie médicale, qui est nécessaire. Le système proposé par le présent amendement va dans le bon sens.

Je souhaite citer un exemple tiré d'une étude que j'ai menée sur le chlordécone aux Antilles, au cours de laquelle j'ai du reste rencontré notre collègue Letchimy. Pour détecter le chlordécone chez nos patients aux Antilles, il faut avoir la possibilité de réaliser des tests sanguins. Or, ces tests sont aujourd'hui effectués au Canada, car nous ne sommes pas encore capables de les faire. Nous n'arriverons à former une équipe capable de réussir ce test que lorsque nous disposerons des compétences complètes dans les domaines des sciences, de la pharmacie et de la médecine.

Mme la ministre vient de rappeler que les spécialités ont évolué dans le domaine du diagnostic préimplantatoire, de la génétique, de la biologie moléculaire. Avant de devenir parlementaire, j'étais assistant de faculté et assistant des hôpitaux – alors que je n'étais pas médecin – ; je faisais les gardes, je détectais les pancréatites, mais je ne les signais pas. J'estime normal d'être en capacité de former des équipes pluridisciplinaires.

L'argument de la suppression des postes n'est pas recevable car la plupart des jeunes en DES de biologie médicale s'orientent vers le secteur libéral, et c'est bien compréhensible. Ils ne sont pas assez nombreux, aujourd'hui, dans nos universités. Si nous ne votons pas cet amendement, nous ferons face à une pénurie de personnes pourtant nécessaires au développement de nos universités et de la formation dans certaines de ces disciplines.

Dès lors, il ne faut pas nous opposer, mais affirmer au contraire que ce sont l'enseignement et la recherche, la clinique et le fondamental qui nous permettront de faire progresser notre pays.

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