Intervention de Malek Boutih

Séance en hémicycle du 14 mars 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Après l'article 3, amendement 836

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMalek Boutih :

J'avais compris que l'avis défavorable de la commission découlait du blocage sur le terme. Mais l'objet de cet amendement est précisément de pouvoir parler pour la première fois d'un problème bien réel. Je réfute l'idée selon laquelle l'école ne fait que subir les conséquences de phénomènes sociaux. On sait par exemple que les prix de l'immobilier évoluent en fonction de la situation scolaire et que le prix d'une maison dépend aussi de ce qui se passe dans les écoles alentour. Les écoles ghettoïsées amènent l'effondrement des prix immobiliers et la dégradation sociale. Une nouvelle loi fondatrice de l'école qui se propose de reconstruire des citoyens ne peut ignorer la première fracture de notre pays. Plusieurs problèmes sont certes extrêmement importants, mais pourquoi le terme « ethnique » suscite-t-il un tel blocage alors que les langues régionales font heureusement l'objet de sollicitude, d'attention et d'écoute ?

Le terme « ethnique » est défini par le dictionnaire français comme ce qui est commun à une population. Il y a bien en France une population noire, une population d'origine maghrébine et des regroupements dus non à des phénomènes simplement sociaux ou scolaires mais à l'abandon par l'école du brassage qui était jadis son principe et qui a construit toute la nation. De même, la désertification rurale, négation de la continuité territoriale, résulte de l'application trop sévère de critères dont résulte l'existence de territoires entiers sans école qui, d'une certaine manière, ne sont plus en France. Nous sommes là face à un enjeu devenu essentiel. Je comprends très bien qu'il existe des doutes, mais ils ne font ni avancer ni progresser. On travaille, on fait des commissions, mais depuis des années qu'existent des commissions sur le sujet, la situation n'a cessé de se dégrader. Il serait tout à l'honneur de ce Parlement, me semble-t-il, d'être le premier à envoyer un signal en ouvrant ce débat au lieu d'en faire un tabou.

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