Intervention de Marie-Françoise Bechtel

Séance en hémicycle du 14 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendement 1411

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Françoise Bechtel :

Cet amendement va dans le sens inverse de ceux que nous venons d'examiner.

L'accueil possible – et non obligatoire – des jeunes enfants à l'école dès l'âge de deux ans est un enjeu majeur. Il est tout sauf idéologique. Comme l'a fort bien dit le ministre, il s'agit de corriger les inégalités sociales de départ en éveillant l'enfant notamment au langage. Chacun sait que les inégalités de langage commencent très tôt, et que ce sont elles qui véhiculent ensuite les autres. Un élève qui traîne cette inégalité très tôt la traînera toute sa scolarité : c'est ce qui explique largement l'échec cumulé dans le primaire et répercuté au collège.

L'entrée précoce à l'école est bénéfique, notamment aux élèves issus de milieux défavorisés, car elle leur facilite l'accès aux livres et au langage.

Si cet objectif est tellement important, on ne peut éviter de se poser la question des inégalités qui subsistent lorsque les enfants ne sont pas accueillis alors qu'ils devraient l'être, tandis que d'autres le sont.

C'est pourquoi je propose que, lorsque les écoles ne sont pas en mesure d'accueillir des enfants qui en ont besoin, les crèches bénéficiant de subventions publiques prennent le relais et développent des programmes d'éveil au langage. Ce serait un moyen de rétablir une égalité entre les enfants. Je ne dis pas que cela résoudra tous les problèmes et je reconnais que cela en pose d'autres, mais nous avons pensé qu'il y avait là une piste de réflexion.

Bien entendu, cette obligation serait limitée aux crèches bénéficiant de fonds publics, car on ne peut donner aucune obligation aux crèches fonctionnant sur des fonds privés.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion