Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 13 mars 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendements 460 557 900

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Un candidat à la présidentielle voulait supprimer le racisme en effaçant le mot « race » de la Constitution. Se rendant compte qu'il existait quelques principes juridiques, il a battu en retraite rapidement et n'en parle plus aujourd'hui. Dans un autre texte, on a évoqué le « mariage pour tous », ce qui permettait en réalité de modifier la définition du mariage. Dans le présent texte, on vend l'idée que l'on va refonder l'école, ce qui signifie que l'on va trouver de nouveaux fondements. Or, vous ne changez pas l'école.

Ce texte est un rapport annexé à un projet de loi, mon collègue Myard en a fait le coeur de son argumentation. Monsieur Hanotin, nous sommes d'accord pour dire qu'il y a des équilibres à trouver. Mais est-ce vraiment la mission du législateur que de dresser des constats ? Nous ne sommes pas là pour faire le travail de la Cour des comptes, à neuf autour d'une table à se gratter la tête, mais pour voter des lois qui ont un impact sur le réel. Cette litanie des saints – quand bien même elle est à la mode – n'a strictement aucun effet.

Vous voulez refonder l'école ? Redonnez de l'autorité aux maîtres, replacez les matières fondamentales au coeur de l'enseignement, attaquez-vous au problème du multiculturalisme dans les écoles, où vingt idiomes sont parlés dans une classe de vingt-cinq élèves ! Alors, vous nous trouverez pour refonder l'école. En attendant, vous refondez la sémantique, vous refondez le droit. Je crains que le Conseil constitutionnel, au bout du chemin, ne soit pas tout à fait d'accord. Il faut dire que vous êtes les champions toutes catégories de l'annulation des lois !

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