Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 12 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Discussion générale

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

Oui, et c'est ce que vous n'avez jamais fait !

Ces postes ne seront pas directement affectés dans les classes : ils correspondent à la formation. Car vous savez que lorsqu'un élève professeur est en formation, il n'est pas devant une classe – c'est du reste pour cela que vous avez supprimé la formation : pour récupérer 15 000 postes. Le rétablissement de la formation des enseignants coûte à la nation 27 000 postes. C'est tout à fait fondamental. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, cela représente 800 millions d'euros cette année, sans prendre en compte les prérecrutements. Si nous pouvons aller au-delà demain, ce sera utile.

La question de la précarité s'est développée ces dernières années et elle est bien entendu présente dans l'éducation nationale. À ce propos, nous devons accompagner les élèves en situation de handicap dont ma collègue George Pau-Langevin vient de parler, pour les intégrer dans l'école inclusive que nous construisons.

Lorsque nous parlons d'école, nous sommes confrontés, politiquement, à une contradiction. La démarche du pédagogue est toujours d'accorder sa confiance à l'élève, y compris en ce qui concerne ses intentions – c'est un crédit de cohérence : l'intention de l'élève est une intention de vérité – alors que, dans le champ politique – ce n'est d'ailleurs pas la leçon que certains voulaient tirer des Grecs –, dominent le préjugé, la précipitation, la réduction du discours de l'autre. Certains de nos échanges appartenaient à ce registre, mais, à d'autres moments, j'ai entendu tous ceux – nombreux, sur tous les bancs de l'Assemblée – qui réfléchissent depuis longtemps à ces questions et qui voudraient trouver – certes pas d'un coup, pas pour tout régler en six mois – la voie qui permettra à l'école française de reprendre son mouvement. J'ai entendu, dans leurs discours, que nous partagions parfois des valeurs, un diagnostic, des objectifs, et même une méthode.

Personne n'a vraiment contesté qu'il fallait aujourd'hui donner la priorité au primaire. Personne n'a contesté qu'il fallait former à nouveau, le mieux possible, nos enseignants. Personne n'a contesté qu'au nom de l'intérêt général, nous avons besoin de revoir nos rythmes scolaires – on peut contester la méthode, le ministre, mais chacun sait que nous devrons le faire.

Nous allons maintenant aborder l'examen des amendements. Il nous permettra de dissiper des inquiétudes. Je pense notamment à celles de Rudy Salles sur le contenu du primaire : non, nous n'allons pas supprimer l'évaluation ; oui, nous pensons que le contenu est déterminant : c'est bien pour cela que nous avons parlé du Conseil supérieur des programmes.

En définitive, j'ai la certitude que si nous travaillons bien, cette semaine, lors de l'examen de chaque article, nous serons capables de nous rassembler. Certains parmi vous pensent que l'école peut, dans le moment que vit notre nation, être le lieu d'une espérance ; je le crois. Si nous sommes capables de le montrer ensemble, nous aurons été utiles à notre pays. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion