Intervention de Fabrice Verdier

Réunion du 20 février 2013 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabrice Verdier :

Le 24 janvier 2013, l'association UFC-Que Choisir demandait aux autorités européennes et nationales de rendre obligatoire la mention du pays d'origine sur tous les produits et aliments vendus dans l'Union européenne. Quelques semaines plus tard, nous sommes face au scandale Spanghero dont les principales victimes, outre les consommateurs, sont les salariés qui se sont retrouvés au chômage alors même qu'ils font un travail de qualité.

Cette crise est peut-être salutaire, en ce sens qu'elle nous invite à revisiter la chaîne alimentaire. Nous parlons d'alimentation mais jamais des agriculteurs, qui font pourtant partie de la chaîne, au même titre que les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs. Or les agriculteurs et les consommateurs se disent souvent mécontents de leurs rapports avec les autres acteurs et ont le sentiment d'être les grands perdants de l'organisation.

M. Papin disait que la façon de consommer était en train d'évoluer. En dépit des difficultés liées à leur pouvoir d'achat, les gens ont envie de consommer mieux et de savoir ce qu'ils consomment. Dans un pays où les émissions culinaires rencontrent un grand succès, nous avons envie de savoir ce que nous mangeons, de prendre du temps pour manger et de nous remettre à cuisiner.

Reste que des rapports difficiles subsistent entre l'industrie agroalimentaire, la grande distribution et les agriculteurs. Ceux-ci ont fait des efforts sans précédent et devront en faire plus encore avec la révolution « agroécologique » promise par le ministre de l'agriculture.

Face à cette crise, comment pouvez-vous améliorer la traçabilité sans attendre la réponse du législateur ? Comment rassurer les consommateurs ? C'est un enjeu national car l'industrie alimentaire est performante et représente 13 % de la valeur ajoutée. N'y aurait-il pas un avantage concurrentiel à identifier les produits français comme étant un gage de qualité ?

En ce qui concerne les circuits courts, Philippe Martin a apporté une réponse concrète. Cette opération entraîne-t-elle un surcoût pour la collectivité ? Disposez-vous, cher collègue, d'une étude démontrant que le chiffre d'affaires de la ferme Gers a augmenté de façon exponentielle ?

Monsieur Papin, je suis président de la marque ombrelle Sud de France, dont l'objet est de favoriser les circuits courts et d'améliorer les rapports avec la grande distribution. Ne peut-on instaurer un rapport différent entre le producteur, le transformateur et le distributeur qui permettrait de mieux mettre en avant les produits régionaux dans les rayons ?

Enfin, nous voyons s'amonceler dans nos poubelles des produits de la grande distribution – il paraît que nous n'avons pas d'autre choix. Comment éviter ce gaspillage ?

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