Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 12 février 2013 à 15h00
Coprésidence paritaire pour les groupes politiques — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Monsieur le Président, monsieur le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, mes chers collègues, il est difficile, après un moment aussi fort, de passer à la suite. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.) Nous allons tout de même continuer à parler d'égalité.

J'ai l'honneur – car c'en est réellement un – de vous appeler à voter la proposition de résolution déposée par l'ensemble des députés écologistes, qui vise à adapter le règlement de l'Assemblée à deux impératifs qui nous sont chers : la collégialité dans l'animation des groupes politiques et la parité.

Reconnaissons-le, ce texte n'a pas la portée du texte précédent, nos travées dégarnies en sont la preuve. Nous nous apprêtons pourtant à modifier un document qui a souvent été brandi ces derniers jours. De quoi s'agit-il, et pourquoi voulons-nous donc changer le texte de ce petit livre violet devenu familier aux internautes qui ont suivi nos débats ?

Alors que les écologistes ont, depuis le mois de juin dernier, fait le choix d'une coprésidence paritaire de leur groupe, que j'exerce avec François de Rugy, le règlement de l'Assemblée ne connaît, dans sa rédaction actuelle, qu'un seul et unique président pour les groupes politiques. C'est doublement dommageable. D'une part, en effet, le fonctionnement de cette coprésidence informelle n'est possible, en pratique, qu'en bricolant, en marge du règlement, ce qui n'est pas très satisfaisant et pourrait un jour être source d'incertitude juridique. D'autre part, en droit strict, les groupes qui souhaitent être coprésidés sont contraints de s'en remettre à un pis-aller : la présidence alternée. Ainsi, sur le plan juridique, seul François de Rugy a été président du groupe écologiste jusqu'au 14 janvier 2013, date à partir de laquelle je lui ai succédé.

Cinquante-cinq ans après la fondation de la Ve République, je suis ainsi la première femme présidente en titre d'un groupe politique à m'exprimer devant vous. (Applaudissements sur les bancs du groupe écologiste et sur plusieurs bancs du groupe SRC.) J'ai eu l'occasion de le souligner lors de la discussion du texte que nous vous proposons, je ne tire aucun titre de gloire de cette bizarrerie, bien au contraire : la présidente que je suis vient vous appeler à faire en sorte que ce statut puisse être, pour les groupes politiques qui en feront le choix, tout simplement partagé, et que la parité puisse ne pas être une simple option résultant de situations successives, mais bien une réalité permanente.

J'ai lu qu'un de nos collègues centristes s'était ce matin offusqué de ce projet devant la presse : un artifice pour régler les problèmes de ménage entre Pompili et de Rugy, a-t-il élégamment commenté.

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