Intervention de Olivier Falorni

Réunion du 6 février 2013 à 9h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Voilà un exposé qui bouscule les certitudes, ce qui est toujours utile !

J'ai lu dans vos articles que vous privilégiez la « décarbonisation » des bâtiments, puis de l'industrie lourde et enfin des véhicules. Je vous rejoins sur ce point. Mais que devient alors l'objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production énergétique française – cap fixé pour 2025 par la Conférence environnementale ? Comment peut-on promouvoir le véhicule électrique et la pompe à chaleur tout en réduisant la part du nucléaire, sans favoriser l'exploitation de nouveaux gisements de gaz ou la production de biocarburants ?

Pourriez-vous nous éclairer sur la sortie du tout-pétrole ? Dans les grandes villes, le taux de motorisation diminue, mais c'est l'inverse à la campagne comme dans les villes petites ou moyennes, où l'automobile demeure indispensable.

Les biocarburants de troisième génération, produits à partir d'algues microscopiques riches en lipides qui peuvent accumuler entre 60 % et 90 % de leur poids en acides gras, ce qui pourrait laisser espérer une production annuelle d'une trentaine de tonnes d'huile par hectare, peuvent-ils constituer une réponse adaptée ? Le rendement du colza est, à titre de comparaison, trente fois inférieur.

La production de pétrole décroîtra dès 2020, et la production européenne diminue déjà. Le gaz de schiste ne pourrait-il pas diminuer notre dépendance vis-à-vis du pétrole ? Le retour d'expérience américain est, on le sait, mauvais pour l'environnement, mais d'autres formes d'exploitation pourraient remplacer la fracturation hydraulique. Que pensez-vous des recherches menées pour substituer à l'eau du GPL voire du gaz carbonique ? N'existe-t-il pas une exploitation écologique des hydrocarbures ? L'extraction du gaz de houille, contrairement au gaz de schiste, peut s'opérer sans recourir à la fracturation hydraulique.

Enfin, le Centre d'analyse stratégique a rendu en 2012 un rapport intitulé Énergies 2050, qui propose quatre scénarios d'évolution de la politique énergétique française, notamment en ce qui concerne le nucléaire, auquel je crois comprendre que vous êtes attaché. Quelle trajectoire devrions-nous suivre pour répondre aux exigences de la décarbonisation ? Devons-nous prendre en considération le développement des pompes à chaleur et des véhicules électriques, qui impliquent par ailleurs une évolution du réseau de distribution d'électricité intelligent ?

Le Danemark fait figure de bon élève en la matière, avec des objectifs très ambitieux. Est-ce la voie à suivre ?

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