Intervention de Denis Baupin

Réunion du 6 février 2013 à 9h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

Merci pour cet exposé provocateur ! Sur l'essentiel, nous sommes d'accord : nous traversons une crise structurelle, et l'énergie est au coeur de cette crise ; il est urgent de donner un prix au carbone, à l'épuisement des ressources pétrolières. Mais nous avons un désaccord majeur sur le nucléaire. Vous n'avez parlé ni de Tchernobyl, ni de Fukushima : si l'on veut prendre en compte le risque d'un accident nucléaire, il faut refaire tous les calculs, et donner aussi un prix au risque d'accident nucléaire.

Il faut donc commencer par réécrire les équations économiques et énergétiques. Mais que faire de ces constats ? Nous ne pouvons pas continuer à consommer de l'énergie comme avant, surtout avec une population croissante ! Pour l'Agence internationale de l'énergie (AIE), fondée à l'OCDE, la priorité doit être aujourd'hui d'aller à 77 % vers une plus grande sobriété et à 19 % vers les énergies renouvelables.

Je note d'ailleurs au passage que les États-Unis ont installé en 2012 plus de puissance éolienne que de puissance en gaz, et qu'il existe 1 662 éoliennes off-shore en Europe, dont aucune en France. Notre retard est donc conséquent.

Il faut aussi, vous avez raison, réfléchir sur notre alimentation, en particulier carnée, sur la mobilité, sur les bâtiments et leur consommation énergétique… Le ménage allemand, qui n'est pas moins doté en appareils électroménagers que le ménage français, consomme 20 % d'électricité spécifique de moins que le ménage français – sans même compter le chauffage électrique. Nous disposons donc de marges de progression très importantes.

Nous devons investir dans les secteurs les plus intensifs en emploi : rénovation thermique des bâtiments, transports collectifs, énergies renouvelables…

Ce débat est particulièrement utile. Nous avons, c'est vrai, besoin d'une vraie vision : le groupe écologiste pense que l'on peut sur ces sujets porter un discours positif sur la transition énergétique comme réponse à la crise.

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