Intervention de François de Rugy

Réunion du 23 octobre 2014 à 9h10
Commission élargie : finances - défense nationale - affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Monsieur le ministre, lorsque nous avons reçu le général Henri Bentégeat, il nous a dit avoir, en tant que chef d'état-major des armées, passé son temps « à taper sur l'édredon pour le faire rentrer dans la valise ». Au nom du groupe écologiste, je salue vos efforts pour l'y faire à votre tour rentrer… Je vous remercie aussi de toutes les réponses précises que vous avez déjà apportées aux rapporteurs.

La France a du mal, reconnaissons-le, à satisfaire aux besoins les plus urgents de son armée, et donc à rester cohérente avec l'ambition de sa diplomatie. Nous encourons le risque de voir grandir l'écart entre des capacités de pointe, très coûteuses mais peu utilisées, et des forces du quotidien suremployées : nous aurions ainsi une armée à deux vitesses. Pour utiliser une image réductrice mais parlante, on pourrait dire que nous aurions la bombe et le gendarme…

Nous sommes, vous le savez, en désaccord sur la question du nucléaire militaire : le groupe écologiste considère très concrètement la dissuasion nucléaire comme chère et inopérante, alors que vous la qualifiez d'assurance-vie. Par-delà cette opposition « culturelle », la donne est en train de changer puisqu'un nombre croissant de généraux redoutent qu'une sanctuarisation des budgets alloués au nucléaire n'entraîne la dégradation de nos forces conventionnelles. Ce budget confirme ces craintes : la dissuasion représentera 33 % de nos crédits d'équipements, en augmentation de onze points par rapport à l'année dernière.

C'est avec un esprit critique, mais constructif, que le groupe écologiste aborde la discussion de cette mission. Nous vous présenterons des propositions concrètes de réorientation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion