Intervention de vice-amiral Christophe Prazuck

Réunion du 5 avril 2016 à 16h15
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

vice-amiral Christophe Prazuck, directeur du personnel militaire de la Marine :

Le modèle de l'armée et des officiers est un modèle de flux. La moyenne d'âge dans la marine est de 30 ans et celle sur les bateaux de 28 ans. Je ne suis pas certain qu'on ait poussé jusqu'au bout toutes les conséquences de ce modèle en flux. D'autres armées à l'étranger ont fait des choix d'organisation différents. Certaines, par exemple, ont une organisation beaucoup plus volatile avec des militaires qui partent beaucoup plus tôt et en grand plus nombre ; le problème aux États-Unis est de retenir les soldats dans les armées. À l'opposé, dans le sud de l'Europe, certaines armées ont des statuts protecteurs avec des profils de type « fonction publique civile » qui vieillissent et qui perdent un peu de punch. En France nous avons un système intermédiaire. On veut conserver certains officiers, ceux qui ont les potentiels les plus élevés et qui vont diriger l'armée et les opérations, mais il y a ceux qui au bout de 10, 15 ou 20 ans ne correspondent pas à ce qu'on attendait d'eux, n'ont pas démontré leurs qualités ou ont d'autres aspirations. Je ne suis pas certain que l'on a mis en place tous les outils qui permettraient de faire le bilan à chacune des étapes

La réforme du statut des militaires en 2008 a quasiment interdit tout passage automatique de grade. Tous les grades d'officier – capitaine, commandant, lieutenant-colonel, colonel – peuvent être des grades terminaux. La logique voudrait qu'à partir du moment où on met une barrière, on ait aussi des systèmes qui permettent d'accompagner les officiers vers d'autres carrières, ou de les retenir quelques années pour tirer avantage de leur expérience. Ces dispositifs existent en assez petit nombre dans le statut général des militaires ; ils sont complétés dans le cadre de la loi de programmation militaire, mais les dispositions de cette loi ne s'appliquent que jusqu'en 2019. Une réflexion mérite d'être portée sur ce sujet. Si on veut sélectionner – et c'est ce que nous faisons –, si on veut être dans un modèle en flux, il faut se donner les moyens d'accompagner à l'extérieur les officiers que nous ne voulons pas garder dans nos rangs.

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