Intervention de Jean-Jacques Bridey

Réunion du 14 décembre 2016 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Bridey, co-rapporteur :

En guise de conclusion, nous rappellerons que le renouvellement des composantes de la dissuasion nucléaire nécessitera un effort budgétaire conséquent au cours des prochaines années, sur lequel la prochaine commission de la Défense devra travailler. Cette hausse appelle plusieurs commentaires.

Premièrement, elle s'inscrit dans le cadre de l'augmentation des dépenses budgétaires en faveur de la défense, en vue d'atteindre les « deux pourcent ». Cette augmentation devra tenir compte de cinq impératifs, que j'avais d'ailleurs soulignés dans le cadre de mon rapport budgétaire sur le programme 146 de la mission « Défense » : assurer la soutenabilité de l'effort de défense dans le budget de la Nation, mettre à niveau l'ensemble des infrastructures de la défense, adapter nos capacités aux missions de nos armées, en commençant par la résorption des « réductions temporaires de capacités », augmenter les crédits des études amont, financer le renouvellement des deux composantes de la dissuasion nucléaire. Pour ce faire, nous pensons qu'il conviendrait de réfléchir à l'instauration d'une programmation militaire non plus quinquennale, mais décennale pour améliorer la visibilité sur les plans de charges des industriels et les études lancées par la DGA.

Deuxièmement, la montée en puissance de la dépense nucléaire pourrait être l'occasion pour certains de remettre en cause le consensus général en faveur de la dissuasion en France. Nous en sommes convaincus, la France ne doit pas se priver de la dissuasion et se doit de maintenir ses deux composantes. C'est à ce prix, notamment, qu'elle maintiendra sa position de grande puissance, et que les acteurs industriels français continueront à générer de la croissance et de l'emploi. Le retour probable d'un débat sur la pertinence de la dissuasion nucléaire montre néanmoins qu'au-delà des enjeux technologiques et industriels, il est essentiel de travailler, aussi, à la diffusion d'une culture nucléaire au sein de la population comme des classes dirigeantes et décisionnaires.

Comme je le disais en introduction, la situation est pour l'heure maîtrisée, il nous faut tout faire pour qu'elle le soit encore dans soixante ans. Il en va de la sécurité de notre Nation.

Enfin, nous aimerions remercier les autres membres de la commission qui nous ont accompagnés durant ces mois de travail, et en particulier Marie Récalde, Geneviève Fioraso et Philippe Meunier.

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