Intervention de Philippe Gautier

Réunion du 3 novembre 2016 à 14h15
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Philippe Gautier, directeur général de MEDEF international, accompagné de M. Bogdan Gadenne-Feertchak, chargé de mission senior Balkans, Turquie, Caucase et Asie centrale :

Nous travaillons étroitement avec Bpifrance, qui a maintenant élaboré une offre, même si elle reste limitée par rapport à la demande de financement de projet. Nous nourrissions beaucoup d'espérance sur la fusion entre l'Agence française de développement (AFD), la CdC et Bpifrance, car nous manquons d'une force de frappe en matière de financement à l'international, et ce projet nous aurait donné environ la moitié de la puissance de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) allemande. Cette dernière comprend l'IPEX, qui agit en bilatéral et qui correspond aux réserves pour les pays émergents (RPE) et aux prêts du Trésor français, ces deux outils étant extrêmement limités par rapport à la demande mondiale. On a besoin d'un outil capable de rivaliser avec l'Allemagne ou l'Espagne, ainsi que d'une aide liée, instrument qui reste légal dans un certain cadre et qui sert d'effet de levier à une offre de prêt ou en capital.

L'AFD est présente, mais elle traite avec des États. Nous arrivons après elle, et seulement si nos offres sont compétitives. Jusque très récemment, l'AFD pratiquait le moins-disant ; on a travaillé quatre ans avec l'équipe des marchés publics de l'AFD pour insérer des aspects qualitatifs dans les offres. Aucun bailleur de fonds n'intègre des normes de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), à l'exception de l'AFD et de la KfW, qui le font ensemble depuis un an pour les marchés de travaux. On a mis en place deux groupes de travail sur ce sujet, car le paysage évolue favorablement ; nous travaillons efficacement avec Bpifrance, la CdC, l'AFD et des acteurs privés comme des compagnies d'assurances et des sociétés d'investissement pour financer du solaire à vingt-cinq ans, des bâtiments à dix ou quinze ans et des transports à quinze ou vingt ans. Dans ce cadre, nous insistons sur la nécessité de défendre notre modèle de partenariat public-privé (PPP). Nous affrontons des acteurs qui ne respectent aucune des règles éthiques élaborées par l'OCDE et d'autres qui disposent d'outils de financement très performants – les États-Unis développent actuellement le programme Power pour l'Afrique. Nos outils de financement pour des petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique sont américains ; ils sont efficaces et permettent d'obtenir des « tickets » de 10 à 50 millions d'euros qu'on ne trouve pas en France – Proparco finance avant tout des banques et non des projets d'entreprise.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion