Intervention de Philippe Gautier

Réunion du 3 novembre 2016 à 14h15
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Philippe Gautier, directeur général de MEDEF international, accompagné de M. Bogdan Gadenne-Feertchak, chargé de mission senior Balkans, Turquie, Caucase et Asie centrale :

C'est exact. Quoi qu'il en soit, nous connaissons SOCAR mais n'avons jamais cherché à attirer cet investisseur en France : notre activité consiste bien davantage à exporter les entreprises françaises – Pierre Gattaz s'emploie beaucoup à vendre la France lors de ses déplacements à l'étranger.

Pour ce qui est de notre positionnement concurrentiel, à l'instar de ce que nous faisons dans les pays émergents ou en développement, notre action en Azerbaïdjan consiste en grande partie à faire valoir la technologie que les entreprises françaises sont en mesure de proposer – des briques technologiques plus que des solutions clé en main –, et nous sommes assez bien placés dans certains secteurs.

Nous avons constaté au cours des dernières années que les sociétés publiques et privées d'Azerbaïdjan cherchent à se rapprocher des standards européens en matière environnementale. En la matière, nous sommes en mesure de proposer des entreprises travaillant selon ces standards.

Par ailleurs, comme bon nombre de pays, les Azerbaïdjanais cherchent à acquérir des savoir-faire et sont donc très demandeurs de formations, qu'il s'agisse de formation professionnelle ou de formations techniques plus avancées.

En ce qui concerne nos handicaps, je mentionnerai d'abord une concurrence qui n'a fait que s'accroître au cours des dernières années. Par ailleurs, le pouvoir d'achat a baissé en même temps que les cours du brut, et le budget de l'État ne lui permet pas toujours de poursuivre les projets de développement d'infrastructure qu'il avait envisagés. Pour ce qui est de la recherche de solutions de financement, quand nos grands concurrents européens – l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne – viennent avec des projets, ils sont dotés des financements pour les mener à bien ; or, il s'agit là d'une condition indispensable à qui veut réaliser un projet en Azerbaïdjan aujourd'hui. Nous travaillons sur cette question, notamment avec l'Agence française de développement (AFD), la Caisse des dépôts et consignations et Bpifrance, et avons constaté des évolutions tout à fait favorables à ce sujet en France. Dans bon nombre de pays émergents ou en développement, l'AFD peut avoir un effet de levier intéressant ou nous préparer le terrain dans le cadre de programmes d'assistance technique, afin de nous permettre de travailler sur la base de standards proches de ceux en vigueur en Europe.

Les concurrents dont nous avons le plus à craindre sont ceux qui, proposant des offres moins qualitatives ou acceptant de recourir à des pratiques que nous jugeons inacceptables sur le plan éthique, sont plus compétitifs en termes de prix.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion