Intervention de Aurélia Bouchez

Réunion du 20 octobre 2016 à 14h15
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Aurélia Bouchez, ambassadeur de France en Azerbaïdjan :

L'administration azerbaïdjanaise fait de son mieux pour débusquer le wahhabisme et les autres factions dangereuses. Un certain contrôle est nécessaire, qui peut se comprendre ; la question est de savoir jusqu'où ce contrôle peut aller. L'impression d'ensemble est que les libertés existent en théorie mais qu'elles sont contraintes par le cadre légal qui s'est durci depuis quelques années, comme en Russie, au Kazakhstan et ailleurs, après les manifestations de la place Maïdan à Kiev et les Printemps arabes. On le voit, en Azerbaïdjan, avec la loi soumettant le financement des ONG par des fonds étrangers à des conditions si strictes qu'il en devient très difficile. Cela nous choque et nous le disons. On nous répond qu'un financement européen est par définition bienveillant, mais que l'Azerbaïdjan doit pouvoir identifier, contrôler et stopper les financements venant d'Arabie saoudite – et il y en a –, d'Iran et d'autres pays. Nous avons demandé si l'on ne pourrait envisager de distinguer ces financements en fonction de leur origine ; les autorités azerbaïdjanaises n'ont pas trouvé la solution adéquate à ce jour, mais elles y travaillent car elles ont conscience du problème et l'Azerbaïdjan n'a aucune envie de se couper des financements européens potentiels à cause de cette loi. La négociation à venir d'un nouvel accord de partenariat entre l'Union européenne et l'Azerbaïdjan sera un facteur d'accélération de cette prise de conscience, certains pays, dont la France, demandant que la loi sur les ONG soit évoquée dans ce cadre. Même si l'évolution est lente, elle va dans le bon sens.

Le budget consacré à la défense et à l'armement est de ceux qui ont bénéficié d'une hausse ; elle est de 25 %, moindre, donc que celle du budget des dépenses sociales et de santé, qui est de 32 %. Les dépenses de défense représentent 15,3% du total des dépenses du budget (18,49 milliards de manats azerbaïdjanais).

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