Intervention de Jean Glavany

Réunion du 25 octobre 2016 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Glavany :

Tout d'abord, j'aimerais dire que je ne comprends pas bien la question de notre collègue Mariani sur l'implication des services du Quai d'Orsay dans le rapatriement de djihadistes français. Plusieurs consulats de cette région s'occupent de cela depuis des années et s'occupent de djihadistes plus ou moins repentis qui demandent l'aide des services du Quai d'Orsay. C'est bien normal. Au passage, je signale que nos diplomates en retirent un acquis d'expérience, un savoir-faire en faisant des entretiens personnalisés avec chacun de ces djihadistes repentis qui passent par vos services. Ils établissent des fiches, dont ils alimentent les services, pour essayer de définir le profil de ces jeunes Français sur le point de revenir. Cela existe depuis longtemps et je ne sais pas s'il y a quelque chose de nouveau dans ce domaine.

Ensuite, je voudrais revenir sur le conflit syrien. Je ne suis pas l'avocat de M. Bonnafont, mais je voudrais dire que je n'ai pas trouvé son exposé binaire. Il règne une confusion extrême dans cette région et en particulier en Syrie. Pour alimenter le débat, je voudrais raconter ce que j'ai vu de mes propres yeux dans le sud du Liban où j'étais allé rendre visite à un régiment de parachutistes de Tarbes. Les parachutistes se trouvaient sur la ligne de démarcation entre le Liban et Israël, à quelques kilomètres du Golan. J'entendais les tirs de canon échangés entre le Hezbollah et Jabhat al-Nosra. En vertu de l'adage « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », Israël soutient quasi explicitement Jabhat al-Nosra dont les blessés sont soignés dans les hôpitaux israéliens. Si cela n'ajoute pas à la confusion ! Si cela n'incite pas à ne pas être binaire ! C'est une mosaïque épouvantable et indébrouillable, si j'ose dire. Je ne plaide pas pour une binarité que je n'ai d'ailleurs pas sentie dans l'exposé de M. Bonnafont.

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