Intervention de Jean-Marc Germain

Réunion du 7 novembre 2016 à 16h00
Commission élargie : finances - affaires étrangères - affaires culturelles - affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Germain :

Au nom du groupe Socialiste, écologiste et républicain, je ferai part d'une satisfaction, d'un regret et d'une attente.

Nous sommes satisfaits de la hausse très importante des moyens dévolus à la sécurité de notre réseau – je profite de l'occasion pour rendre hommage à la qualité de nos fonctionnaires, de nos agents, et de l'accueil que nous recevons lorsque nous nous déplaçons à l'étranger – et de nos ressortissants, ceux qui travaillent au sein de nos entreprises et leurs familles comme ceux qui sont amenés à voyager pour raisons professionnelles ou touristiques.

Nous saluons aussi l'effort de coopération sécuritaire avec les pays les plus fragiles, particulièrement le partenariat qui s'engage, mais qui doit être considérablement renforcé, avec ceux du Sahel et d'Afrique francophone. Difficultés économiques, climatiques, sécuritaires : tout est lié, et la France a beaucoup à apporter à ces pays en la matière. C'est la priorité des priorités : sans sécurité, aucune action n'est possible.

Bravo, donc, pour cette enveloppe de 62 millions d'euros et pour les créations d'emplois dont elle s'accompagne.

Nous regrettons en revanche, comme François Loncle – qui termine ainsi son mandat par une sorte de fronde : bienvenue au club ! (Sourires) –, la baisse des crédits d'action et d'influence, notamment en matière culturelle, alors que le soft power est essentiel, que nos valeurs méritent d'être diffusées, que notre patrimoine culturel est immense et notre langue l'une des plus parlées au monde.

Notre collègue a proposé des solutions. Le recours aux crédits de la culture ou de l'éducation nationale, en progression, est une piste intéressante. J'espère que le débat parlementaire permettra d'avancer dans cette direction. Pour ma part, j'ai un dada : les importantes dépenses fiscales en faveur de certaines entreprises. À mon sens, un milliard d'euros mal employé de la sorte vaut moins que 100 millions d'euros mis au service de notre influence internationale.

Le troisième aspect sur lequel je souhaitais appeler votre attention relève moins du budget que de l'organisation des services. Nous tenons à ce que soient renforcées les voies d'accès sécurisées à notre pays pour les réfugiés. La France fait d'importants efforts concernant les programmes de réinstallation, notamment pour ceux qui viennent de Turquie ou du Liban ; la politique de visas humanitaires, qui permet aux candidats à l'asile dans notre pays de formuler leur demande sans risquer leur vie en traversant la Méditerranée, nous semble également essentielle. Il importe que votre ministère développe dans d'autres pays des coopérations avec l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) pour établir ces voies sécurisées.

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