Intervention de Rudy Salles

Réunion du 7 novembre 2016 à 16h00
Commission élargie : finances - affaires étrangères - affaires culturelles - affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles, rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles et de l'éducation pour le programme « Diplomatie culturelle et d'influence » :

En 2017, le budget consacré à l'action extérieure de l'État continue de baisser, mais à un rythme plus lent que les années précédentes. Au sein de cette mission, le programme 185 « Diplomatie culturelle et d'influence », pour lequel je suis chargé de donner un avis au nom de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, suit la même tendance : ses crédits diminuent de 1,2 % dans le projet de loi de finances pour 2017, ce qui représente une diminution moins importante que celle prévue dans le programme triennal 2015-2017.

Faut-il se réjouir de cette baisse modérée ? Je ne le crois pas, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la sanctuarisation des crédits du programme 185 n'est qu'apparente : elle englobe les 17 millions de crédits supplémentaires qui sont dégagés pour renforcer la sécurité, notamment dans les établissements scolaires à l'étranger. Si je ne peux que m'en réjouir, compte tenu des menaces qui pèsent sur la France, ces crédits « exceptionnels » cachent en réalité une accélération des efforts demandés aux services du ministère des affaires étrangères et aux opérateurs du programme qui, à force d'économies de bouts de chandelle, risquent de se trouver dans l'impossibilité d'assurer leurs missions. Hors moyens supplémentaires attribués à la sécurité, les crédits du programme 185 reculent de près de 4 % – une baisse qui pèse à la fois sur les opérateurs, pour 16,5 millions d'euros, et sur les services ministériels, pour 8 millions d'euros.

Si je ne nie pas la nécessité d'accomplir des efforts pour réduire les dépenses publiques car je connais, comme vous, la situation budgétaire de la France, je déplore cependant la baisse des moyens accordés à la diplomatie culturelle et d'influence, pour deux raisons. D'une part, parce qu'il s'agit d'un domaine dans lequel l'argent investi rapporte généralement plus qu'il ne coûte ; d'autre part, parce que les coupes budgétaires sont appliquées de manière mécanique, en dehors de toute réflexion d'ensemble et de toute réforme structurelle.

La méthode retenue n'est pas bonne, même si les intentions sont louables. Un travail de redéfinition des missions des services et des opérateurs doit être engagé si les moyens qui leur sont attribués continuent de reculer. Parce que je tiens malgré tout à saluer les efforts faits dans le domaine de la sécurité, je propose à la commission des affaires culturelles et de l'éducation de s'abstenir sur les crédits du programme 185.

J'en viens maintenant aux questions que je voulais vous poser, monsieur le ministre.

La première concerne les crédits supplémentaires attribués à la sécurité. Pouvez-vous détailler la manière dont ils seront utilisés ? Pensez-vous que 17 millions d'euros suffiront à assurer la sécurité de nos institutions à l'étranger, notamment de celle des écoles françaises ?

Ma seconde série de questions a trait aux secteurs de l'exportation du cinéma et de l'audiovisuel français.

La ministre de la culture a présenté un budget en forte augmentation pour 2017. Si des efforts sont faits au profit du secteur audiovisuel, dans lequel la France accuse un certain retard, les crédits dégagés ne servent pourtant pas à soutenir l'exportation de notre cinéma à l'étranger, alors que toutes les études montrent qu'il s'agit d'un secteur qui contribue fortement à donner une image positive de notre pays à l'international. Dans le contexte actuel, il me paraît indispensable de faire un effort particulier dans cette direction. Quelle est votre stratégie, monsieur le ministre, pour permettre à la France de conserver sa place de deuxième exportateur mondial de films ? Par ailleurs, pouvez-vous détailler la manière dont les 3,5 millions d'euros supplémentaires dégagés pour l'exportation de l'audiovisuel seront utilisés ?

Ma dernière question est relative au marché chinois. Comment entendez-vous renforcer la présence du cinéma et de l'audiovisuel français sur ce marché qui est actuellement le plus dynamique et le plus porteur de la planète ?

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