Intervention de Michel Liebgott

Réunion du 3 novembre 2016 à 15h00
Commission élargie : finances - affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Je pourrais traiter de la réduction des allocations de chômage, de la fin des emplois aidés, des 39 heures payées comme 35 heures, peut-être aussi de la suppression du monopole syndical ou encore de la fin du paritarisme, mais le porte-parole du groupe Socialiste, écologiste et républicain que je suis, ne voulant priver personne du débat qui aura lieu ce soir entre les candidats à la primaire de la droite, n'en fera rien…

Je reviens donc aux chiffres du chômage. Même s'il n'y a jamais de « bons chiffres » du chômage, car il restera toujours des chômeurs, il faut fixer des perspectives. Nous disposons pour cela de données factuelles incontestables : outre que le taux de chômage, qui était de 10,3 % de la population active il y a un an, a baissé pour s'établir à 9,9 % à la fin du deuxième trimestre 2016, la France, depuis cinq trimestres consécutifs, a effectivement crée 185 000 emplois et le moral des employeurs est reparti à la hausse. Certains estiment qu'avec le CICE nous avons trop fait en leur faveur ; quoi qu'il en soit, les marges de manoeuvre des entreprises retrouvent leur niveau d'avant la crise et la prévision de croissance pour 2016 reste fixée à 1,5 %, ce qui est positif.

Le budget qui nous est présenté est en hausse de 1,8 milliard d'euros. Pour avoir connu, pendant de nombreuses années, une politique de stop and go – même lors du plan de relance de M. Jean-Louis Borloo –, je me félicite de l'importance de la mobilisation du Gouvernement à ce sujet.

Pour soutenir l'emploi, il faut, cela va de soi, maintenir les emplois aidés dans le secteur non marchand, et les maintenir intelligemment, en les inscrivant dans la durée, sans quoi il n'est pas de formation possible. Les contrats d'avenir ont permis de former trois sur quatre des jeunes qui en ont bénéficié.

La Garantie jeunes est déjà effective dans 91 départements, portée par 80 % des missions locales. Certaines voix de l'opposition laissent entendre qu'elle pourrait disparaître ; je m'en inquiète. Au-delà des alternances politiques toujours possibles, j'aimerais que l'on fasse le bilan de cette mesure, car il est positif. Les crédits alloués en 2017 à la Garantie jeunes augmentent de 65 % ; cette hausse considérable tend à couvrir les besoins de 150 000 bénéficiaires. Je sais, madame la ministre, combien vous insistez auprès de la Commission européenne pour obtenir la pérennisation de ces crédits, importants dans une perspective nationale mais aussi européenne.

Les moyens de Pôle Emploi et des missions locales sont stabilisés. Je suis heureux de constater que le taux de satisfaction des entreprises pour le service rendu par Pôle Emploi s'établit à 70,9 %. Je note aussi que 110 000 offres d'emploi ne sont pas pourvues. Le sujet est récurrent et, étant à la tête de deux exécutifs, je constate moi-même la difficulté que nous éprouvons à recruter aussi bien des sidérurgistes que des fonctionnaires territoriaux, alors que le nombre de demandeurs d'emploi est particulièrement élevé dans la région.

Les entreprises n'ont pas à se plaindre ; la gauche fait parfois beaucoup pour elles, rappelons-le. Ainsi, 610 000 aides à l'embauche dans les PME, dont 66 % concernaient un CDI, avaient été sollicitées fin octobre 2016.

Enfin, étant l'un des députés de la région Grand Est que préside M. Philippe Richert, je veux souligner la réussite du plan « 500 000 formations supplémentaires pour les personnes en recherche d'emploi ». Avec ce plan, la France comble son retard par rapport à ses voisins, notamment l'Allemagne, où près de 40 % des chômeurs bénéficient d'une formation, contre 10 % dans notre pays. Je note également les efforts considérables engagés pour favoriser le développement de l'activité à temps partiel depuis qu'en 2013 la loi de sécurisation de l'emploi l'a rendue plus attractive : cela a concerné plus de 140 000 salariés et plus de 17 000 entreprises. L'Allemagne l'a fait intelligemment et nous devons le faire aussi. Pour autant, je ne rejoins pas M. Alain Juppé, selon lequel nous aurions dû faire tout ce qui n'a pas été fait en France mais qui a été fait à l'étranger ; cette attitude me paraît un peu courte. Je souligne en revanche les efforts considérables faits par le Gouvernement en faveur de l'emploi, cette année comme les quatre années précédentes.

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