Intervention de Annie Genevard

Réunion du 26 octobre 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Je voudrais remercier le rapporteur pour son travail, tout en tenant à lui dire que la première page de son rapport est un modèle du genre en matière de déni de réalité ! Il y souligne en effet l'ambition et la méthode de la refondation de l'école, sans préciser qu'elles se sont fracassées sur la réforme des rythmes scolaires ; il cite la révision de tous les programmes, de la maternelle au lycée, oubliant de mentionner qu'elle s'est faite dans une telle précipitation qu'elle a abouti à un désastre. Quant au rétablissement d'une formation initiale « digne de ce nom », cette dernière ne se distingue pas véritablement de celle qui avait été supprimée et dont tout le monde reconnaissait les défauts. Enfin, la création de 60 000 postes que vous mettez en avant se heurte dans la réalité à la crise des vocations, et la réforme calamiteuse du collège devient sous votre plume une « modernisation ». Il semble qu'il y ait urgence pour la majorité à retrouver son électorat…

J'en viens à la revalorisation salariale. C'est en réalité une mystification. En effet vous revalorisez de 800 euros par an le salaire des enseignants du primaire, soit un gain de 60 euros par mois, et encore faut-il en déduire les charges de la fiscalité, laquelle n'a cessé d'augmenter pendant le quinquennat.

Le coût annoncé de cette mesure est de 260 millions d'euros, et je m'étonne, monsieur le rapporteur, que vous ne l'ayez pas mis en regard du dispositif d'heures supplémentaires défiscalisées qui avait été proposé aux professeurs en 2008 et qui avait représenté pour eux, au total, un gain de 410 millions d'euros de pouvoir d'achat. La comparaison nous conduit en effet à un constat simple : les professeurs étaient globalement mieux payés au début du quinquennat précédent qu'à la fin de celui-ci, primes comprises.

Enfin, vous avez exprimé le progrès considérable que constituerait une déconnexion entre l'inspection et la gestion des carrières. Soit, mais à une condition, que vous n'avez pas évoquée : une plus grande autonomie donnée aux établissements et à ceux qui les dirigent. Pourquoi n'en avez-vous pas parlé ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion