Intervention de Noël Mamère

Réunion du 30 janvier 2013 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Vous n'avez pas évoqué la question du Mali. Depuis le coup d'État qui a renversé Amadou Toumani Touré, l'AFD à décidé, sur injonction du Gouvernement, de suspendre son aide. Selon les chiffres communiqués par l'Agence, il y aurait sur le Mali, au total, quarante-huit projets actuellement en cours d'exécution pour des engagements de l'ordre de 218 millions d'euros, dont 143 millions restent à verser. Dans quelles conditions les projets déjà engagés au Mali reprendront-ils leur cours ? Je pense qu'il vous sera difficile de définir ces conditions parce que cela dépend sans doute du ministère des affaires étrangères et de celui de la défense.

Un certain nombre des engagements de l'AFD au Mali concernent le nord du pays. L'Agence s'y était engagée en 2010, dans le cadre de la contribution au programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement dans le Nord-Mali, avec l'aide de l'Union européenne. Qu'en est-il pour 2013 ?

Depuis 2007, l'AFD soutient deux filières principalement d'exportation : le coton et le riz maliens. Or un rapport de l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, qui jusqu'à maintenant n'était pas le plus grand défenseur des agricultures vivrières, explique que pour vraiment aider les peuples, mieux vaut favoriser les cultures vivrières que les cultures d'exportation. Quelle va être notre politique d'aide au développement et comment allons-nous la changer ?

On pare le régime malien de toutes les vertus démocratiques. Le Gouvernement malien est doté d'un office agricole dit Office Niger, en raison de la localisation très importante des cultures le long du Niger. Celles-ci font l'objet de beaucoup de convoitise. Pouvez-nous confirmer que le Gouvernement malien a participé à ce qu'on appelle l'accaparement des terres en ayant libéré 700 000 hectares de terres pour des sociétés privées ? Si l'on veut imposer une rupture dans notre mode d'aide, comment, avec l'AFD et nos outils de développement, peut-on empêcher les autorités maliennes de dilapider des terres volées aux paysans pour des productions non-agricoles ? Le problème ne concerne pas seulement le Mali mais toute la région du Sahel, où de grandes sociétés vendent des terres considérées pour l'instant comme infertiles dans cette région supposée désertique afin d'assurer la nourriture de pays riches.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion