Intervention de Yannick Favennec

Séance en hémicycle du 12 octobre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation des agriculteurs

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec :

Monsieur le ministre de l’agriculture, l’année 2016 restera certainement gravée dans la mémoire des agriculteurs comme une année noire. Tous sont touchés par une crise sans précédent et se battent pour vivre, et même survivre. Ils ne peuvent vivre dignement de leur travail et ils voient s’accumuler les retards dans leurs échéances de paiement.

Aujourd’hui, vous annoncez un troisième plan d’urgence, alors que vous contribuez à fragiliser davantage les agriculteurs, car l’urgence, monsieur le ministre, c’est de leur verser l’argent promis. En effet, un peu partout dans le pays, les versements au titre des mesures agro-environnementales et climatiques de la PAC 2016 se font toujours attendre, parce que vos services ont décidé de complexifier les modalités de versement de ces 160 millions d’euros.

Ces sommes sont pourtant indispensables à la trésorerie et à la survie de nos exploitations agricoles. Si elles ne sont pas versées de toute urgence, les agriculteurs mettront la clef sous la porte, ce qui entraînera de nouveaux drames économiques et humains. Je vous rappelle que, tous les deux jours, un agriculteur met fin à sa vie.

Aussi, je vous le demande au nom de tous les exploitants : agissez pour raccourcir ces délais ! Agissez aussi pour ne pas ajouter de l’instabilité et de l’insécurité économique au monde agricole, qui traverse déjà une crise absolue. En effet, nos agriculteurs voient planer sur leur tête un nouvel arrêté relatif à l’utilisation des produits phytosanitaires, qui concernerait 4 millions d’hectares de surface agricole utile en France, soit l’équivalent de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

L’avis du préfet Pierre-Étienne Bisch devant être rendu public le 18 octobre, je souhaite que vous nous indiquiez clairement, monsieur le ministre, si vous suivrez aveuglément ses conclusions, ce qui imposerait de lourdes entraves à notre agriculture et nos agriculteurs.

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