Intervention de Ursula Groden-Kranich

Réunion du 15 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires européennes

Ursula Groden-Kranich, membre de la commission des affaires européennes du Bundestag :

(interprétation de l'allemand). Depuis les années 1990, l'Allemagne a beaucoup appris en matière d'intégration et d'immigration. Selon nous, la priorité doit être d'accorder un toit aux personnes qui arrivent sur notre territoire, y compris dans des installations provisoires, et de veiller à ce qu'ils aient de quoi se nourrir. Hier, j'ai été surprise par le nombre de jeunes femmes et d'enfants se trouvant devant des portes cochères dans les rues de Paris ; je me demandais s'il s'agissait de personnes qui fuyaient la pluie ou qui allaient passer la nuit dehors. C'est pourquoi la situation de la France m'intéresse.

En Allemagne, le débat varie selon les partis et selon les niveaux de pouvoir. Dans notre système fédéral, c'est aux communes qu'échoit la responsabilité de l'accueil des réfugiés. Elles doivent leur fournir un toit, de la nourriture et des places dans les écoles, car il est important d'intégrer les jeunes générations sur-le-champ par l'éducation et la formation, en fonction des pays d'origine. Ce sont en effet les plus jeunes qui souffrent le plus de cette situation, à laquelle ils ne peuvent naturellement rien ; ce sont eux qui ont davantage de chances de s'intégrer s'ils apprennent la langue allemande très tôt. Il existe des personnes qui, en raison de leurs convictions et de leurs valeurs, sont moins disposées à s'intégrer ; je pense en particulier aux femmes qui arrivent seules, ou avec des enfants, et à celles qui, très vite, sont cantonnées à leur rôle traditionnel. Comment la question des femmes seules et des mineurs est-elle traitée en France et en Pologne ?

Quant à la relation entre l'Allemagne et la Turquie, monsieur Herbillon, elle est très particulière, car l'Allemagne abrite une très nombreuse communauté turque. La situation est d'autant plus complexe que le Bundestag a pris une décision controversée sur le génocide arménien. Chacun doit bien comprendre que si nous conduisons des négociations avec la Turquie au sujet des réfugiés, la question de l'adhésion de ce pays à l'Union européenne n'est pas d'actualité ; la Chancelière Merkel insiste bien sur le fait qu'aucune négociation n'est en cours sur ce point.

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