Intervention de Agnieszka Pomaska

Réunion du 15 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires européennes

Agnieszka Pomaska, vice-présidente de la commission des affaires européennes de la Diète de la République de Pologne :

(interprétation du polonais). Permettez-moi, madame la présidente, de présenter le point de vue de la Pologne sur la question des réfugiés, et d'expliquer ce faisant en quoi elle peut se distinguer – ou être jugée différente – des points de vue des autres États membres. Vice-présidente de la commission des affaires européennes de la Diète, je suis aussi membre de la Plateforme citoyenne, qui est le principal parti d'opposition – et qui est représenté à la réunion des partis affiliés au PPE qu'évoquait à l'instant M. de La Verpillière.

Ayons à l'esprit le fait que la question des réfugiés est extrêmement délicate en Pologne. Sur ce point, j'ai le sentiment que les différents partis politiques polonais partagent plus ou moins les mêmes positions : pour nous, la dimension humanitaire du problème est essentielle et la Pologne ne veut pas être perçue comme un pays qui refuse de s'engager en la matière et d'apporter son aide à ceux qui en ont besoin. Songez néanmoins que des élections se sont tenues l'année dernière et que la question des réfugiés, comme dans d'autres pays, a été instrumentalisée à des fins politiques. Je le regrette, parce que cela nuit aux objectifs recherchés. Il me semble cependant que la crise migratoire est la cause principale du regain de sympathie que connaissent les partis nationalistes non pas encore en Pologne, mais dans d'autres pays européens. Or, il va de soi que ces partis ne servent ni la cause européenne, ni le principe de solidarité qui a toujours constitué la force de l'Union européenne.

Nous avons évoqué la question des migrants russes – qui sont en fait tchétchènes – à la frontière entre l'Allemagne et la Pologne : elle est due à la politique de la Russie, qui a intérêt à la déstabilisation de l'Union européenne. En pratique, la Pologne ne rencontre aucune difficulté pour enregistrer les personnes. Il est vrai que le nombre de demandeurs d'asile tchétchènes en Pologne a explosé, mais nous ne disposons d'aucune information concernant d'éventuelles tentatives de traverser clandestinement notre frontière vers l'Allemagne avec la complicité des autorités polonaises. Au contraire, les douaniers polonais ont arrêté cinq Tchétchènes qui, il y a quelques jours, essayaient de franchir cette frontière en toute illégalité. La coopération entre les services polonais et allemands existe, mais il faut vérifier et lever toute incompréhension.

S'agissant de l'Ukraine, enfin, c'est dans des forums comme celui-ci qu'il faut souligner l'importance de la solidarité. Nous savons le prix que la France a payé pour avoir renoncé à la vente des navires Mistral. Nous devons prendre note de tous les efforts qui contribuent à la solidarité européenne. La question ukrainienne n'étant pas fermée, je lance un appel à la solidarité, et la Pologne est prête à en faire preuve. J'insiste toutefois sur le fait qu'il s'agit de sujets particulièrement sensibles dans l'opinion publique polonaise, et il serait préjudiciable à l'Union européenne dans son ensemble de les laisser exploiter à des fins politiciennes.

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