Intervention de Ryszard Majer

Réunion du 15 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires européennes

Ryszard Majer, vice-président de la commission des affaires étrangères et européennes du Sénat de la République de Pologne :

(interprétation du polonais). Je vous remercie, madame la présidente, d'avoir organisé cette réunion, à laquelle je participe en tant que vice-président de la commission des affaires étrangères et européennes du Sénat polonais : j'entends avec grand plaisir les différents orateurs s'exprimer. Permettez-moi d'ajouter au débat un élément polémique : les pays démocratiques – est-il besoin de le rappeler en France ? – ont pour raison d'être la réalisation, entre autres, du principe de solidarité ; je le dis d'autant plus volontiers que je viens d'un pays qui a longtemps été privé de liberté. Or, les électeurs polonais comme les électeurs français ou allemands fonderont leur choix avant toute chose en fonction de la sécurité. Et pour cause : pour que la démocratie puisse fonctionner, elle doit être assise sur le principe de sécurité. Il faut l'intégrer à la réflexion actuelle de l'Europe face à la crise migratoire.

Hélas, les événements de l'année dernière démontrent que les migrations affaiblissent la sécurité des Européens. Le terrorisme progresse dangereusement. Pour la Pologne, il faut résoudre la crise migratoire à sa source, c'est-à-dire hors des frontières européennes. Nous privilégions donc le renforcement de Frontex. D'autre part, je remercie M. Krichbaum d'avoir prôné l'investissement en Afrique, car les Africains scrutent attentivement ce qui se passe en Europe. En Égypte, par exemple, la croissance démographique et l'insécurité économique ne manqueront pas de produire une vague migratoire, comme dans d'autres pays africains. Cette perspective est dangereuse. Nous devons donc coopérer avec ces pays africains.

Le régime démocratique est lié à la culture chrétienne. Mme Karamanli estime que les migrants viennent en Europe parce qu'ils recherchent les valeurs démocratiques ; je pense au contraire qu'ils viennent principalement en raison des possibilités économiques. S'ils ne vont ni au Qatar ni en Arabie Saoudite, c'est parce que les règles auxquelles ils devraient s'y soumettre sont extrêmement strictes, et ils ne pourraient pas compter y percevoir un quelconque avantage économique. Je vous invite donc à conduire une réflexion approfondie sur ce point.

Enfin, je suis conscient du fait qu'il se trouve en Allemagne un grand nombre de migrants économiques et de réfugiés, mais quel est le point de vue des parlementaires allemands sur l'intégration de ces personnes ? Comment se passe leur assimilation une fois qu'ils quittent les centres d'accueil ? Comment s'intègrent-ils dans les institutions démocratiques de l'Allemagne ?

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