Intervention de Charles de La Verpillière

Réunion du 15 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de La Verpillière, membre de la commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale :

Je voudrais avant toute chose prier nos collègues allemands et polonais d'excuser le fait que seuls deux députés – Michel Herbillon et moi-même – représentant le groupe Les Républicains, participent à cette réunion. En effet, il se trouve malencontreusement que nous avions organisé une réunion des différents partis européens affiliés au Parti populaire européen (PPE) au même moment.

Permettez-moi de formuler six brèves remarques sur la crise migratoire. Premièrement, la résolution de la crise migratoire reposera certes sur des politiques nationales mais aussi, nous en sommes convaincus, sur une politique européenne.

D'autre part, nous pensons que cette crise migratoire et la réponse que l'Union européenne y apportera constituent un défi, voire un danger, pour la cohésion et même l'existence de l'Union. Nos concitoyens dans toute l'Europe jugeront l'Union européenne à l'aune de sa capacité à apporter une réponse à la crise migratoire. C'est une question de confiance. Nous voyons bien que les citoyens européens doutent actuellement de l'efficacité de l'Union.

Troisièmement, il est nécessaire de renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l'Union. Nous sommes obligés de constater que le système de Schengen ne fonctionne pas correctement et qu'il doit absolument être rénové, réformé, voire refondé.

S'agissant de la politique d'asile, ensuite, il faut impérativement harmoniser le traitement des demandes en fixant la liste européenne des pays sûrs, et faire en sorte que les demandes soient traitées le plus vite possible et le plus en amont de l'Europe. En tout état de cause, le mécanisme des hotspots nous paraît bon, même s'il faut le développer et le systématiser.

Cinquièmement, nous savons bien qu'aucune réponse européenne n'est possible sans une entente minimale avec les pays de transit, en particulier la Turquie. Nous répétons cependant que nous sommes défavorables à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

Enfin, la question de nos relations avec les États d'origine des migrants est cruciale et appelle des politiques de développement de très long terme, ainsi que des interventions visant à réduire et interrompre les conflits militaires et les guerres civiles, que ce soit au Moyen-Orient ou en Afrique. Nous insistons sur le fait qu'en termes militaires, la France supporte un fardeau très important qui, d'une façon ou d'une autre, devra être partagé.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion