Intervention de Marietta Karamanli

Réunion du 15 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli, vice-présidente de la commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale française :

Chers collègues, je suis ravie de vous retrouver tous ici, même si nous ne parviendrons pas à résoudre un problème aussi complexe en une seule réunion. Les parlementaires que nous sommes doivent néanmoins saisir toutes les occasions qui se présentent pour réfléchir aux solutions permettant de faire face à la crise migratoire. Ce n'est pas en en renvoyant la responsabilité à d'autres que nous parviendrons à avancer ensemble. Nous avons chacun dans nos pays des efforts à consentir si nous voulons vraiment être ensemble dans l'Union européenne.

Malgré les critiques, cette Europe a bien avancé et fait de nombreuses propositions, même si elle a tardé à réagir à la question migratoire – je me souviens par exemple que la suppression des moyens de Frontex a été annoncée alors même que la crise migratoire se déclenchait, ce qui a contraint l'Europe à faire marche arrière. Quoi qu'il en soit, elle ne peut agir que lorsque les États lui en donnent la possibilité. Or, je considère qu'aujourd'hui, les États membres et leurs Parlements ne sont pas toujours à la hauteur de la situation du monde. Nous porterions une lourde responsabilité historique de ne pas le remarquer et de tout faire pour évacuer le problème et les solutions qui vont avec.

Ne perdons jamais de vue, madame la présidente, que les personnes qui arrivent en Europe fuient la guerre. Il faut certes des règles et je me félicite de l'adoption du mécanisme de relocalisation et d'installation permanente, mais les résultats montrent que nous n'atteignons pas les objectifs fixés, parce que les États membres ne déploient pas les efforts nécessaires. Deux, trois, cinq pays même ne peuvent à eux seuls absorber ce problème. L'Europe répond toujours présente pour accompagner financièrement les pays, mais ce doit être un effort donnant-donnant.

La question de la coopération a été abordée. Il faut en effet résoudre le problème là où il se trouve. Nous partageons des frontières communes avec le reste du monde ; la petite mer Méditerranée n'arrête pas les flux de réfugiés. Nous devons donc proposer des solutions intégrées chez nous.

Pourquoi les réfugiés ne vont-ils pas ailleurs ? La réponse va de soi : ils viennent en Europe parce que nous vivons en démocratie, parce que nous avons des institutions, parce que nous voulons un mieux-vivre. Ni l'Arabie Saoudite ni d'autres pays non démocratiques n'incarnent le modèle qu'ils recherchent. Faute de nous poser ces questions, nous n'avancerons pas. Nous avons désormais une responsabilité politique et humaine ; en dépit de tous les obstacles qui se dresseront face à nous, nous devons agir, et ce ne sont ni les populismes, ni les nationalismes qui préserveront l'Europe.

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