Intervention de Norbert Spinrath

Réunion du 15 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires européennes

Norbert Spinrath, membre de la commission des affaires européennes du Bundestag :

(interprétation de l'allemand). Ayant travaillé pendant de nombreuses années sur les questions migratoires, je ne peux que partager l'avis de M. Krichbaum : chacun des pays de l'Union européenne est trop petit pour résoudre seul les problèmes auxquels nous sommes confrontés depuis 2015. La situation exige une solution européenne. L'an passé, certains pays ont accueilli des réfugiés fuyant la guerre, d'autres n'ont pas respecté leurs obligations. Je m'étonne que la décision prise à l'automne dernier, à Bruxelles, de créer un mécanisme de répartition n'ait pas été mise en oeuvre comme convenu. Cela tient non seulement à des problèmes d'organisation, mais aussi au refus de certains pays d'appliquer la mesure. Je sais que les pays du Triangle de Weimar sont déterminés à honorer leurs obligations, mais nous devons convaincre les autres États membres d'en faire de même, car ce mécanisme permanent de répartition des réfugiés doit être développé.

De façon générale, nous devons instaurer une nouvelle procédure systématique consistant à répartir les compétences et, surtout, les coûts liés aux infrastructures d'accueil doivent être directement imputés au budget général de l'Union. Il en résulterait plusieurs avantages : les normes d'accueil, par exemple – qu'il s'agisse de quotas de réfugiés ou d'accès au marché du travail et à la formation – seraient harmonisées. Les réfugiés ne privilégieraient ainsi plus l'Allemagne sur la Pologne, par exemple, au motif que les prestations sociales y sont plus intéressantes ; le critère retenu serait désormais celui du pouvoir d'achat par rapport au coût de la vie, qui varie selon les pays. Le nombre de migrants demeurant dans les pays auxquels ils ont été affectés augmenterait.

Plusieurs centaines de personnes attendent en ce moment même un bateau pour quitter les côtes libyennes et traverser la mer Méditerranée. Ne nous voilons pas la face : les migrants veulent gagner l'Europe, et nous ne pourrons pas changer cela. Ce phénomène n'en est qu'à ses débuts. C'est pourquoi il nous faut revoir nos méthodes et nos procédures, de sorte que l'Europe prouve qu'elle est capable de ne pas laisser le fardeau reposer sur les épaules de quelques États seulement. L'Allemagne à elle seule ne peut résoudre le problème des réfugiés. Je vous le demande : nous devons aboutir à une solution européenne.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion