Intervention de Arnaud Viala

Réunion du 12 juillet 2016 à 17h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Viala :

Monsieur le professeur, au nom du groupe Les Républicains, je tiens à vous remercier de votre présentation.

L'Agence nationale de santé publique est une instance très jeune. Comment comptez-vous associer les anciennes entités afin de créer un ADN propre à cette agence et lui donner une impulsion nouvelle ? Comment comptez-vous associer les cellules en région et le réseau national, les professionnels de santé et les représentants de l'État ? Quel sera votre carnet de route ou les premières actions que vous mènerez aussitôt après votre nomination ?

Le 12 janvier dernier, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, a lancé une concertation citoyenne sur la vaccination en vue de la rénovation de la politique vaccinale. Cette concertation, confiée initialement à l'INVS, sera réalisée par des jurys de citoyens et de professionnels de santé, qui pourront questionner les acteurs, débattre puis remettre un avis au comité d'orientation de la vaccination. C'est à la fin de l'année 2016 que sera tranchée la question du maintien ou de la levée de l'obligation vaccinale. On sait que la vaccination a permis de faire reculer, voire d'éradiquer les maladies particulièrement dangereuses. Qu'en est-il de la politique vaccinale en France ? Qu'est-ce qui a présidé à la mise en place de cette concertation ? Avez-vous des réserves sur la vaccination obligatoire ? Quels sont les retours attendus de cette vaste opération ?

Le périmètre de l'Agence nationale de santé publique a été élargi à l'étude de maladies en lien avec la pollution atmosphérique. L'INVS avait publié des travaux sur l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé en France métropolitaine, mettant en exergue plusieurs éléments inquiétants. La pollution particulaire, plus particulièrement les particules fines liées à l'activité humaine, est à l'origine de plus 48 000 décès en France. La pollution de l'air n'affecte pas que les grandes villes : dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants, les résultats montrent en moyenne une perte de 15 mois d'espérance de vie à 30 ans ; dans les zones urbaines de 2 000 à 100 000 habitants, la perte d'espérance de vie est de 10 mois en moyenne ; dans les zones rurales, la perte moyenne d'espérance de vie est de 9 mois. Si la qualité de l'air était améliorée, 34 000 décès pourraient être évités chaque année. Les pics de pollution pèsent beaucoup moins sur la santé que l'exposition chronique. Comment l'ANSP entend-elle répondre à cette menace sur la santé des Français ? Quelle politique de prévention entendez-vous initier ?

L'Agence nationale de santé publique sera chargée d'analyser les données collectées dans le cadre de l'enquête ESPA 13 novembre (enquête de santé publique post-attentats de novembre 2015), menée du 7 juillet au 1er octobre 2016 en collaboration avec les professionnels de la prise en charge du psycho-traumatisme chez les victimes des attentats et dont l'objectif est d'estimer l'impact sanitaire des attentats de novembre 2015. L'information ainsi récoltée permettra d'aider les pouvoirs publics à agir en faveur des populations touchées et d'améliorer les stratégies de réponse à adopter en cas de situation de ce type. Elle permettra également d'apporter des informations sur la prise en charge des personnes impliquées. Cette enquête concerne les personnes qui étaient sur les lieux des attaques perpétrées à Saint-Denis et à Paris le 13 novembre : celles qui étaient directement visées ou menacées par les terroristes, celles qui ont dû se cacher, celles qui ont été témoins directs des attaques ; les personnes témoins de l'assaut de l'immeuble à Saint-Denis le 18 novembre ; les personnes qui ont perdu un proche dans les attentats ; et les personnes qui sont intervenues, notamment les membres des services de secours et des forces de l'ordre. Qu'attendez-vous de cette enquête ? Comment l'ANSP appréhende-t-elle cette mission délicate qui va au-delà de ses missions traditionnelles ?

Enfin, je voudrais vous interroger sur les risques sanitaires à venir. Face à l'implantation du moustique tigre en France, pouvez-vous nous faire un état de lieux sur le risque de contamination par les virus du chikungunya, de la dengue et du Zika, ce dernier ayant déjà contaminé environ 180 personnes à ce jour ? Nous le savons, la situation en outre-mer est particulièrement critique. Pouvez-vous faire également le point sur la borréliose de Lyme, transmise par les tiques et susceptible de provoquer des troubles neurologiques handicapants ?

Merci beaucoup de vos réponses.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion